A propos de ce second tour des départementales
Finalement, la Gauche aura de justesse conservé la direction du département de Seine-Saint-Denis et ce malgré des défaites retentissantes comme à Bondy ou encore à Aulnay-sous-Bois.
La droite départementale revancharde et populiste n'a pas gagné son pari qui était de prendre le département. Malgré un climat national plus que favorable et l'absence du Front National au second tour dans la majorité des cantons, les candidats UMP-UDI ont fait moins bien que leurs colègues des autres départements.
A Aulnay-sous-Bois, comme au premier tour, le parti des abstentionnistes représente la première force politique de la ville avec près de deux électeurs sur trois qui sont restés chez eux ce dimanche.
A Aulnay, une victoire incontestable de Bruno Beschizza
Avec plus de 65 % des suffrages exprimés, le duo Beschizza-Maroun arrive nettement premier de ces élections mais avec une abstention record (presque 65 % d'abstention). Le candidat de la droite extrême a réussi le pari de rallier au second tour les suffrages de l'électorat de l'extrême droite, son score et celui du Front National au premier tour s'additionnant. On en concluera ce qu'on voudra de ce ralliement quasi automatique.
La vaste majorité de monsieur Beschizza ne représente finalement qu'un électeur sur cinq. Après seulement une année de piètre gestion sans ambition, Bruno Beschizza va devoir affronter son premier bubget difficile avec une assise électorale bien réduite et sans les excédents budgétaires hérités de l'équipe de Gérard Ségura.
Les centristes disparaissent du paysage
Les centristes qui nourrissaient pourtant au travers de la candidature de Jacques Chaussat en 2014 de grandes ambitions sont les grands perdants de cette élection. L'UDI Sarko-compatible de Jean-Christophe Lagarde qui est pourtant puissante dans le département s'est localement entièrement soumise à l'UMP de Bruno Beschizza. Les dissidents centristes menés par Daniel Jacob ont jeté l'éponge avant même le premier tour.
Quant à l'autre centre, plus proche d'Alain Juppé et incarné nationalement par François Bayrou, il est depuis longtemps en sommeil profond.
Le Parti Socialiste toujours en position de challenger
Privé de ses alliés naturels de gauche, le Parti Socialiste était supposé disparaître selon ses opposants. Certes, ses candidats sont battus mais loin de l'effondrement promis, il se révèle être toujours la première force de gauche et le seul vrai challenger de la droite extrême incarnée par Bruno Beschizza.
A gauche de la Gauche, la division et le ni-ni minent le score
Contrairement au reste du département, les candidats socialistes n'ont pu compter sur leurs alliés naturels que sont les écologistes et les communistes. Alors que dans la grande majorité des villes de Seine-Saint-Denis, les partis politiques ont pris leurs responsabilités afin de ressouder la Gauche entre les deux tours et conserver le département, l'autre liste locale de Gauche a préféré la politique du ni-ni chère à Nicolas Sarkozy : ni Droite, ni Gauche.
La stratégie de défaite initiée par Alain Amédro lors des élections municipales de 2014 a encore été mise en oeuvre pour ces élections départementales. La vieille et tenace rancoeur de monsieur Amédro mine donc une nouvelle fois la Gauche aulnaysienne. On se rappellera qu'Alain Amédro, dépité de n'avoir été élu maire en 2008 avait quitté la majorité municipale en 2010 juste après avoir été élu conseiller régional sur une liste d'union. Depuis, il n'avait eu de cesse de miner la majorité de Gauche jusqu'aux élections municipales. Son appel au non-ralliement à la liste de la Gauche plurielle dans l'entre deux tours avait fait de lui l'allié implicite de Bruno Beschizza.
Il est en revanche plus surprenant que les communistes qui avaient pourtant pendant tout un mandat cogéré la ville tout en conservant leur indépendance se soient engagés dans cette aventure inutile et irresponsable. Cette alliance contre nature avec des extrêmistes et des dissidents qui ne désirent pas participer à la gestion effective des affaires publiques n'a pas été un succès.
Éliminés dès le premier tour, cette stratégie se révèle être un échec et l'appel d'entre-deux-tours au ni-ni les coupe de leurs directions nationale et fédérale, tout en s'aliénant leurs anciens alliés socialistes.
Heureusement que cette stratégie est loin d'être totalement partagée parmi les militants et sympathisants communistes à la longue mémoire qui souhaitent ne pas être marginalisés politiquement et pouvoir peser à l'avenir sur le futur de notre ville et de ses habitants.
Informations utiles :
- résultats du 1er tour des élections départementales à Aulnay-sous-Bois
- résultats du 2nd tour des élections départementales à Aulnay-sous-Bois
- compostion de la nouvelle assemblée départementales