Européennes : analyse et commentaires

Publié le par Bernard Joseph

A Aulnay, certains se sont félicités publiquement des résultats de l'élection européenne de dimanche dernier. D'autres sont sans doute désespérés par ces résultats.
Comme le remarque fort justement Mohamed Bensaber sur son blog, l'abstention a été massive. Même plus que massive !
Quand près de 70 % des électeurs inscrits s'abstiennent, il est illusoire d'interpréter les résultats dans un sens ou dans un autre, encore moins d'y voir une quelconque photographie de l'échiquier politique aulnaysien.
Un tel niveau d'abstention est plus qu'inquiétant car il illustre un fossé grandissant entre citoyens et institutions démocratiques.

Que représentent les victoires et les déboires électoraux lorsque plus de la moitié des 375 millions d’électeurs européens sont introuvables ?

Europe, Union Européenne, Parlement Européen
Nous, Européens vivons sur ce même continent et cela fait bien longtemps qu'un peuple européen (excepté dans l'ancienne Yougoslavie) n'a plus envie d'en découdre à la baïonnette avec son plus proche voisin. L'Europe s'est faite sur la nécessité d'asseoir la paix durablement mais aussi de trouver une dynamique économique commune de rreconstruction, puis de développement.

L'Europe politique et démocratique est en fait une création récente avec les premières élections au suffrage universel direct seulement depuis 1979. Même si ses compétences n'ont cessé de s'élargir à quelques exceptions près, le Parlement Européen ne peut être à l'initiative de lois, ce pouvoir étant réservé à la Commission (article 17-2 du Traité de l'Union européenne). Le fait que le Parlement européen ne puisse pas lui-même proposer des lois le distingue de la plupart des parlements nationaux et diminue d'autant la portée de son action réelle. Cependant, les Français sont globalement attachés à l'Europe. En France, lors du référendum de 2005 sur l’adoption du traité de Lisbonne, la participation était montée à 60%. Il y avait alors une vraie campagne avec des vrais enjeux, et surtout le sentiment que les électeurs pouvaient peser sur l'histoire européenne.

Cette année, de l’Oural à l’Atlantique, la campagne électorale, qui a démarré très tardivement en France, a laissé les électeurs sceptiques par rapport à l'issue du scrutin et les réelles possibilités d'alternative à un modèle d'Europe néo-libérale et sécuritaire. Et si la faible participation résultait avant tout de l'idée que le vote aux élections européennes ne peut modifier les équilibres politiques établis. L’abstention massive de dimanche a eu pour conséquence indirecte de transformer cette idée en réalité. Entraînés dans le cercle vicieux de l’abstention, ce sont tous les Européens qui risquent d’être perdants.


Pourquoi voter quand le vote semble inutile
Les mouvements sociaux des derniers mois, l'actuelle crise économique et sociale, la dégringolade du pouvoir d'achat sont d'une ampleur sans doute jamais inégalée. Pourtant, le vote protestataire a été finalement assez faible sans doute parce que les partis d'opposition n'ont pas été assez réceptifs aux préoccupations et problèmes des français. Mais aussi, parce que face à l'obstination et à l'aveuglement de l'actuel pouvoir exécutif, nos concitoyens baissent les bras et n'ont pas d'espoir de faire ployer ce pouvoir dogmatique conservateur et économico-libéral dans sa course folle vers plus d'inégalités et de déréglementations. La foi en la démocratie est mise à mal par un tel aveuglement. L'autosatisfaction de la droite est à relativiser quand le parti au pouvoir ne pèse plus que 27,87 % de 40,65 % des électeurs inscrits, soit 11,33 % de l'électorat. Il est à craindre que le troisième tour de cette élection se joue finalement dans la rue, mais cette fois-ci en dehors de tout cadre syndical ou politique.

Publié dans Europe

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Y
La faible participation s'explique par le fait que les partis ne representent plus les gens , mais eux meme, mais cette election a sonne le glas, du socialisme en Europe, deja entraine dans une spirale interne, et dont les tergiversations et les fausses promesses, ont encore une fois ecoeuré les gens, sans en tenir compte ( as usual).C est ce qui arrive quand on ne veut representer que soi meme, et qu'on tronque ses principes, pour des velleités personnelles ( quand on est censé en avoir). Ou est cette abnegation de gauche, cette proximité avec le "peuple"?Depuis de nombreuses années les "socialistes " europeens ne representent plus l'alternative aux yeux des gens, las de leurs discours creux et inefficaces, etre un parti de debat c'est bien, mais proposer des solutions et les mettre en oeuvre c'est mieux. Meme si la droite s'est alliée a l'extreme droite dans certains pays, la reponse en face etait inexistante, peut etre trop occupé a gerer les problemes de tresorerie(pour la France), et les dissensions entre "cadres du PS", chacun voulant le bout de viande de l'autre. Dans cette configuration, c'etait ineluctable.
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