LCL, dénonciation et délation

Publié le par Stéphane Legrand

Les suites de l'affaire
L'affaire du LCL d'Aulnay-sous-Bois initialement dénoncée le 14 août dernier au coeur de la torpeur estivale par l'Humanité a été longuement commenté par la blogosphère aulnaysienne. L'affaire est devenue nationale avec un article paru dans Rue89 intitullé "Un sans-papiers dénoncé par sa banque". Cette article très abondament commenté sur le site de Rue89 au point que l'information est passée depuis sur les sites du Monde et du Figaro.







 Quel sera le trophée d'or 2009 pour le LCL ?










Quant à la banque, elle se contente pour l'instant de faire de dos rond ce qui est en soit une stratégie cohérente tant que l'affaire ne fait pas trop de vagues. Ce qui ne devrait sans doute pas l'empêcher de s'autodécerner un prix d'excellence en éthique.

Délation ou dénonciation
Sur le net, le débat est vite parti sur le fait de savoir s'il s'agissait d'un simple cas de légitime dénonciation ou plus grave de la délation.
La frontière entre dénonciation et délation est souvent floue car la morale et le droit sont deux choses très différentes. Cependant, il s'agit avant tout d'une histoire de conscience.
Dans une interview à L'Expresss du 4 mars 2005,  le philosophe André Comte-Sponville déclarait : "La dénonciation peut être acceptable, voire moralement estimable, quand elle est le moyen le plus efficace, ou le seul, de protéger des victimes. Ce peut être le cas pour des viols ou des mauvais traitements à enfant. Deuxième cas: quand le coupable est plus puissant que vous ou que sa victime. Ce n'est pas la même chose de dénoncer son supérieur ou son subordonné. Troisième cas: quand l'intérêt public est gravement menacé, par exemple, dans des affaires de pollution, de corruption, de santé publique ou d'atteinte à la sûreté de l'Etat et à la démocratie. Quatrièmement, quand la dénonciation réduit la quantité globale de souffrance et d'injustice. Enfin, la dénonciation est moralement acceptable quand elle n'apporte au dénonciateur aucune gratification financière ou matérielle.(...) Bien sûr, il demeure une marge de flou qui relève de la conscience de chacun, comme dans toutes les affaires humaines et morales."

A vous de juger...

Publié dans société

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